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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 21:46
Lloyd à Gavray par Fan club Cantal 4« Un nouveau souffle »

Deux mois seulement après avoir subi une intervention au thorax, alors qu'il se croyait atteint d'un cancer, le Charentais retourne sur selle. De nouvelles perspectives s'ouvrent à lui.

Une raideur dans le cou comme signe avant-coureur d'un long chemin de croix. C'était en octobre dernier, à l'époque où Lloyd Mondory (Ag2r-La Mondiale) croyait bien avoir donné son dernier coup de pédale. « Une masse anormale » décelée lors d'un check-up de routine aurait pu avoir raison des dernières années de professionnalisme du Charentais de 30 ans. Persuadé d'être atteint d'un cancer, le sociétaire de l'équipe Ag2r-La Mondiale est à peu près passé par tous les stades. De l'anéantissement total au soulagement de voir une seconde carrière s'ouvrir à lui, Mondory revient sur les trois derniers mois les plus délicats de son existence.

« Sud Ouest ». Comment tout cela a commencé ?

Lloyd Mondory. Je suis rentré du Tour de Pékin le 15 octobre dernier avec une petite tension au niveau du cou, qui n'était que moyennement gênante. À la fin de cette même semaine, mon fils était malade, je l'ai donc amené chez le médecin. Du coup, j'en ai profité pour lui parler de ça et il m'a dit d'aller passer un scanner. Après l'avoir fait, on m'a dit que ce n'était qu'une veine thrombosée, ce qui n'est rien de bien grave. Mais on a aussi trouvé une masse anormale au niveau du thorax. J'ai donc passé un autre scanner, et c'est là que tout s'est précipité

Que vous est-il arrivé ?

Personne n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être. Je me suis vite affolé : la couleur, l'aspect, la grosseur de cette masse n'avait rien de normal. J'ai appris cela 8 heures avant de partir en vacances en Malaisie. Je vous laisse imaginer la situation… Je suis donc parti là-bas pas du tout confiant. À mon retour, j'ai passé une batterie de tests. À ce moment précis, pour moi, j'étais sûr à 80 % que c'était un cancer. Cette masse n'était pas identifiée. Plusieurs hypothèses s'ouvraient à moi. C'était soit une tumeur germinale décelable dans les testicules, qui n'est rien d'autre qu'une sorte de cancer, soit un cancer du lymphome ou du thymome. Après de nouveaux examens complémentaires, réalisés à la clinique Saint-Grégoire de Rennes, le docteur De Latour m'a dit qu'il était sûr à 95 % que ce n'était pas un cancer, mais plutôt une maladie rare.

À ce moment-là, on vous imagine relativement soulagé…

La veille de ces examens, je voyais tout en noir, et là, j'étais effectivement un peu plus optimiste. Imaginez que l'on vous annonce ça à 30 ans, alors que vous avez tout l'avenir devant vous… C'est assez violent. Le chirurgien a donc décidé de m'opérer. On m'a ouvert le thorax sur 10 cm. En tout et pour tout, l'intervention a duré plus de trois heures. C'était le 22 novembre. Tout s'est plutôt bien déroulé. Ils m'ont retiré une masse de 9,5 cm de large sur 5,5 cm de hauteur et 2 cm d'épaisseur. C'était une sorte de gros kyste. Cela ne touche qu'une personne sur un million ! Ce dernier écrasait ma thyroïde ainsi que les vaisseaux sanguins qui arrivent au cœur. Selon les médecins, ce kyste a grossi pendant mon adolescence. Mais cela aurait pu provoquer un problème cardiaque si jamais cela avait encore grossi.

À 30 ans, cela ouvre-t-il de nouvelles perspectives pour votre fin de carrière ?

Tout à fait, dans le sens où les médecins m'ont dit que j'allais me sentir beaucoup mieux dans l'effort. Je m'étais finalement habitué à cette masse qui me gênait. Cela m'a permis d'entrevoir de bien meilleures choses pour ma carrière, déjà couronnée de beaux résultats. Peut-être que mes rêves de jeunesse vont désormais se concrétiser. C'est une sorte de nouveau souffle, d'autant plus que maintenant, j'ai acquis la maturité nécessaire. L'avantage, c'est que cela m'arrive après 10 ans de carrière. J'ai montré certains gages de qualité et je sais désormais que je peux encore progresser. Je ne suis pas du tout affecté par cette expérience. Je suis au contraire remonté, cette aventure m'a enrichi.

Sur le plan physique, comment vous sentez-vous désormais ?

Entre mi-octobre et mi-janvier, j'ai coupé pendant trois mois. Cela ne m'était jamais arrivé de ma carrière. Mais je préfère prendre mon temps. Il a déjà fallu attendre six semaines pour que mes os se remettent en place. Et la fatigue liée à cette intervention est toujours bien présente. On m'a quand même déplacé des organes vitaux ! Cela va peut-être prendre un an pour que tout se remette en place.

Avez-vous bénéficié du soutien de votre équipe durant cette période difficile ?

Notre directeur sportif Vincent Lavenue m'a beaucoup appelé durant cette période. Mais je tiens surtout à rendre hommage à ma femme, qui a été mon plus grand soutien pour gérer toute les obligations du quotidien de front.

Depuis, avez-vous repris le vélo ?

J'ai repris mon petit cycle d'entraînements depuis deux semaines, à raison d'1 h 30 à 2 heures de vélo par jour. Au niveau de la compétition, je ne me vois pas reprendre avant le 1er avril. Si je dois faire l'impasse sur trois des huit mois de saison, ce n'est pas grave. D'autant qu'il y a beaucoup de courses et qu'il en suffit d'une pour tout changer. Ce dont j'ai le plus hâte, c'est de retrouver les copains de l'équipe lors du stage en Corse. Je suis le coureur le plus ancien de la formation Ag2r-La Mondiale. J'ai des terrains d'affinité avec tout le monde, même si dans une saison, il a des hauts et des bas. Il y a des jours où tout fait chier, et d'autres où tout va bien. Mais globalement, cette ambiance me manque. Je suis content d'y retourner. Cela va nous permettre de régler notre nouveau vélo, sans pour autant être trop « speed ». Je recherche d'abord les meilleures conditions pour que l'organisme ne soit pas trop mis à rude épreuve.

Actuellement, quelle est la journée type de Lloyd Mondory ?

Cela consiste d'abord à se lever tranquillement, à aller faire son petit tour de vélo, puis à manger avant une petite sieste. Le cyclisme, c'est ce que j'ai fait pendant toute mon existence. Du coup, je fais très attention à mon hygiène de vie.

Article paru dans le journal Sud Ouest par Georges Lannessans

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commentaires

B
Salut Lloyd<br /> <br /> Dis-moi, je pense connaitre cette photo prise à Gavray !!!<br /> Bon Lloyd, le matin tu nous fais la pantere rose et l'aprem tu vas faire rougir les pistons de ton moteur débridé!Prends le temps pour retrouver toute l'énergie, avant les premieres courses.Le fan<br /> club du Cantal te dit bon courage et pourquoi pas à bientôt sur nos "chemins".<br /> Amitié .
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N
ALLEZ mon LLOYD encore un petit moment pour remonter la pente (finalement dans 2 mois ) et se serra la reprise tant désirée. Si notre soutient moral peut t'ammener du réconfort saches que nous<br /> sommes avec toi et tes proches qui tont bien aidé dans cette mauvaise passe -A vous tous , toutes nos Amitiés -Bises du POITOU-fRANCELYNE-BERNARD-
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