Coup de chapeau et respect "Monsieur Lloyd Mondory"
Entre Bourg-de-Péage et Mende, la douzième étape longue de 210,5 km faisait la part belle aux baroudeurs.
Après 60 km, un groupe de 18 coureurs a pris les devants, avec six Français : Christophe Kern, Amaël Moinard et Rémi Pauriol (Cofidis), Anthony Charteau (Bbox Bouygues-Télécom), Sandy Casar (FDJ) et Mathieu Perget (Caisse d’Épargne), le sprinteur norvégien Thor Hushovd (Cervélo) ainsi que des coureurs bien placés au général : Ryder Hesjedal (Garmin-Transitions, 12e) ; Alexandre Vinokourov (Astana, 14e) et Andréas Klöden (Radioshack, 20e). Face à la menace constituée par ces trois coureurs, l’équipe Saxo-Bank du maillot jaune Andy Schleck ne laissa jamais plus de 3 minutes d’avance au groupe d’échappés.
À 50 km de Mende, Hesjedal, Vinokourov et Klöden, accompagnés par le biélorusse Vasili Kyrienka (Caisse d’Épargne), distancent leurs compagnons d’échappée, repris par le peloton à 5 km de la ligne d’arrivée, juste avant d’entamer la montée finale, la côte de la Croix-Neuve, longue de 3 km (2e cat.) rebaptisée « montée Laurent Jalabert ».
À 4 km de la ligne, John Gadret tente sa chance mais ne parvient pas à faire l’écart. À l’avant, Alexandre Vinokourov part seul aux 3 km, mais Alberto Contador qui a attaqué Andy Schleck, le rattrape puis le distance en compagnie de Joaquim Rodriguez (Katusha). Refusant de collaborer avec Contador, Joaquin Rodriguez remporte l’étape au sprint devant le double lauréat du Tour et Vinokourov. Andy Schleck arrive 5e à 10’’ de Contador et ne le devance plus que de 31’’ au général. Chez AG2R, Nicolas Roche termine 20e à 31’’ ; John Gadret 26e à 53’’ ; Christophe Riblon 66e à 3’ 35”.
Aujourd'hui, sur la Route du Tour, Monsieur le curé a apporté sa bénédiction au peloton. Il ne reste plus qu'à souhaiter que cela portera chance à Lloyd.
Dans une étape qui n’était pas faite pour lui, Lloyd, arrivé 116e à 5’ 38”, a encore démontré aujourd’hui toute sa force de caractère après sa chute d’hier. Lâché dans la côte de Saint-Barthélémy-le-Plain au bout d’une trentaine de kilomètres, Lloyd est revenu au courage avant de travailler pour ses coéquipiers en retournant à l’arrière du peloton rechercher les bidons. Il a ensuite effectué un travail de bon samaritain en remontant Christophe Riblon, en difficulté dans un col de 2e catégorie avant de lâcher prise logiquement dans la difficile montée vers Mende. Dans cette montée, il termine à 13 secondes seulement de Nocentini et Elmiger, et devance même M. Bouet et D. Champion !
Durant le direct sur France 2, son directeur sportif Vincent Lavenu a d’ailleurs rendu hommage au travail de Lloyd « sur un terrain pas du tout à sa convenance ». Au général, Lloyd grignote encore quelques places, apparaissant en 129e position à 1h 36’ 51’’ d’Andy Schleck.
Dans l'émission "Après Tour", Lloyd a été invité sur le plateau de France 2 où il a été interviewé par Gérard Holtz et Laurent Jalabert. Pour voir la vidéo, cliquez sur la photo de Lloyd.
" Le 14 juillet restera une bonne journée. En ce jour de la fête nationale, je termine à la 13ème place à Chambéry, siège de notre équipe. Ce n’est pas mal, compte-tenu du profil de l’étape. Ce qui prouve bien que je ne passe pas si mal que çà les bosses, et que j’ai encore du jus pour les arrivées. Je dispute le sprint pour la 9ème place et je me classe juste derrière les meilleurs sprinters mondiaux. Jeudi je me sentais encore mieux, et je savais que cette étape finirait très certainement au sprint ".
" Entre Sisteron et Bourg-lès-Valence, j’avais vraiment de bonnes jambes. Malheureusement, je suis victime d’une chute avant le ravitaillement. Une chute vraiment bête ! Pour faire plaisir à des enfants, le long de la route, j’ai lancé mes bidons. J’ai lâché le guidon et ma roue avant s’est braquée à cause du mauvais revêtement. Résultat : c’est la chute, et la troisième en peu de temps. Comme quoi, jamais deux sans trois ! Je me retrouve avec une plaie à l’autre fesse, complètement râpée. Je me fais mal à la cheville et au poignet. Je remonte sur mon vélo et je repars pour réintégrer le peloton, malgré toutes mes douleurs. Finalement, je réussis à me mêler au sprint final. J’étais idéalement bien placé au dernier kilomètre, mais au Tour de France, les places sont chères, et çà bouge dans tous les sens dans les derniers mètres, les coureurs faisaient des vagues. Je finis 8ème et je n’ai pas de regret. C’est une place convenable. En revanche, je n’ai rien vu de ce qui s’est passé entre Renshaw et Farrar, car j’étais en plein effort ".
" Ce matin, je me suis levé tout courbaturé. J’avais mal partout, notamment au niveau du bassin et du dos. Et l’œdème que j’avais depuis le début du Tour, s’est réveillé. C’est donc pas mal contusionné que j’ai pris le départ de cette étape. Une étape vraiment difficile car çà montait et çà descendait toujours. Au fil des kilomètres, j’ai joué mon rôle de coéquipier et petit à petit, la douleur s’estompait. Je ne me débrouille pas trop mal dans le final, où j’effectue une montée convenable. Aujourd’hui, j’ai pris du plaisir à rouler et le point principal, c’est que la forme physique va en s’améliorant au fil des jours. Ce soir, je me sens bien, et je ne suis pas trop fatigué. J’espère enfin que çà va payer et pourquoi pas demain, si l’étape se conclut par un sprint ".
C'est la fin de la deuxième semaine de course avec une étape en dents de scie qui pourrait bien être favorable aux baroudeurs. Mais attention aussi aux sprinteurs qui auront bien passé ces deux semaines de course et qui mettront tout en œuvre pour ne pas laisser passer leurs chances de briller… d'autant plus qu'elles ne sont pas légion sur ce Tour 2010.
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